L’interruption médicale de grossesse
L’interruption médicalisée de grossesse (IMG) est une interruption de grossesse pratiquée pour des raisons médicales concernant le fœtus ou la mère, sans restriction de délai. Décidée par les parents ou par la femme enceinte seule, sa réalisation nécessite une attestation médicale.
Qu'est-ce que l'interruption médicalisée de grossesse ?
L’Interruption Médicalisée de Grossesse ou Interruption Médicale de Grossesse (IMG) est l’interruption d’une grossesse pratiquée lorsque la santé de la mère ou de l'enfant à naître est en danger.
Elle peut être réalisée, quelle que soit la date d’accouchement prévue :
- Si la grossesse met gravement en danger la santé de la femme enceinte ;
- S’il y a une forte probabilité que l'enfant à naître soit atteint d'une affection d'une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic.
Interruption médicalisée de grossesse : la prise de décision des parents
Les parents amenés à formuler une demande d’IMG le font, le plus souvent, dans le cadre d’une anomalie grave détectée sur le fœtus. Le diagnostic prénatal permet de détecter chez l'embryon ou le fœtus des maladies particulièrement graves génétiques, infectieuses ou malformatives.
Il repose sur :
- l'imagerie par échographie,
- les analyses biologiques sur divers prélèvements : liquide amniotique, villosités choriales, sang fœtal, sang de la mère.
Toutefois, dans 10 à 20 % des cas, la demande est motivée par un risque de santé grave pour la mère.
Le couple (ou la femme enceinte) peut avoir plusieurs avis médicaux pour l’aider dans sa prise de décision.
Il est très important que des informations complètes sur les problèmes de santé du fœtus ou de la mère, sur leurs conséquences et sur l’IMG soient clairement expliquées. Ces explications doivent être bien comprises.
La procédure d’autorisation légale pour une IMG
IMG et santé de la femme enceinte
Lorsque l'IMG est demandée pour la sécurité de la femme enceinte, la demande est examinée par une équipe pluridisciplinaire comprenant au moins quatre personnes :
- Un médecin qualifié en gynécologie obstétrique, membre d'un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal ;
- Un médecin choisi par la femme enceinte ;
- Un psychologue ou un assistant social tenu au secret professionnel ;
- Un ou des praticiens spécialistes de l'affection dont la femme est atteinte.
IMG et santé de l'enfant à naître
Si l’enfant à naître souffre d'une affection grave, la patiente est adressée à un centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN). Elle est prise en charge par une équipe médicale composée d'au moins :
- Un médecin gynécologue obstétricien devant exercer son activité dans un établissement de santé ;
- Un médecin spécialiste en pédiatrie néonatale ;
- Un médecin spécialiste en échographie fœtale ;
- Un spécialiste en génétique médicale.
Des examens complémentaires peuvent être nécessaires. Par exemple, une deuxième échographie ou une IRM peuvent être réalisés pour confirmer le diagnostic de malformation fœtale.
Avant que les différents membres de l'équipe ne formulent leur avis, la femme enceinte (seule ou avec le père) peut demander à être entendue par certains d’entre eux ou par toute l’équipe. Les membres de l’équipe du CPDPN se concertent et rendent leur avis sur la malformation ou la pathologie fœtale qui motive la demande d'IMG. Au terme de la concertation, s'il apparaît que le risque de malformation est fondé, il est produit l'attestation médicale permettant l'IMG.
Les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN)
Il existe en France près d’une cinquantaine de CPDPN. Les équipes regroupent des gynécologue-obstétriciens, échographistes, pédiatres, généticiens, psychiatres ou psychologues, foetopathologistes et conseillers en génétique.
Ces équipes pluridisciplinaires travaillent au sein d'établissements de santé disposant d'une unité d'obstétrique et ont pour mission de délivrer des avis et conseils en cas de suspicion d’affection d’un embryon ou d’un fœtus.
Lorsque l'affection est grave, voire incurable, l'équipe pluridisciplinaire peut proposer aux parents l’interruption de grossesse pour motif médical. Le couple prend ensuite la décision de poursuivre ou non la grossesse.
Lorsque la grossesse continue, les CPDPN ont la charge de participer à son suivi, à l'accouchement et à la prise en charge du nouveau-né dans les meilleures conditions de soins possibles.
Déroulement d’une interruption médicalisée de grossesse (IMG)
La femme enceinte (seule ou en couple) a une consultation préalable à l’Interruption Médicalisée de Grossesse pendant laquelle toutes les informations sur celle-ci et le devenir du fœtus lui sont fournies. Selon le terme de la grossesse, l’IMG est réalisée par méthode médicamenteuse ou par technique chirurgicale.
La consultation préalable à l'IMG
Lorsque la décision de pratiquer une IMG a été prise et que les attestations légales ont été délivrées, la femme enceinte (seule ou en couple) est revue en entretien préalable par un médecin. Cette consultation permet d’aborder les modalités et les conséquences de l’Interruption Médicale de Grossesse.
Informations sur le déroulement de l'interruption médicalisée de grossesse (IMG)
Le médecin informe la patiente sur :
- Les différentes méthodes d'IMG et plus particulièrement sur la méthode choisie ;
- Les produits utilisés et leurs effets ;
- La durée de l’intervention ;
La durée de l'hospitalisation :
IMG jusqu’à 14 SA : méthode chirurgicale réalisée en ambulatoire généralement
IMG entre14 et 16 SA : méthode chirurgicale réalisée en ambulatoire ou médicamenteuse avec un séjour hospitalier, au choix de la patiente.
IMG au-delà de 16 SA : méthode médicamenteuse avec un séjour hospitalier de 2 jours en moyenne
- Les risques et rares complications possibles (rupture utérine, hémorragie, infection).
Il informe aussi le couple (ou la mère) sur la prise en charge psychologique dont il peut bénéficier. Cet accompagnement est important :
- Pour répondre au questionnement du couple (ou de la mère) avant sa prise de décision, et lors du déroulement de l’IMG ;
- Pour l’aider à expliquer la situation à ses autres enfants ;
- Pour faciliter le travail de deuil dans les suites de l’intervention ;
- Pour l’aider lors d’une grossesse ultérieure souvent débutée avec appréhension.
Les parents peuvent également faire appel à des associations de patients qui proposent leur soutien.
Interruption médicalisée de grossesse : se faire aider par une association
Certaines associations de patients peuvent aider les personnes confrontées à l’IMG (renseignements pratiques, partages d’expériences, etc.). Pour plus d’informations, consulter les sites suivants :
- site de l’association Petite Émilie : https://www.petiteemilie.org/
- site de l’association l’Enfant sans nom – Parents endeuillés : https://lenfantsansnom.fr/
- site de l’association Agapa : http://association-agapa.fr/
Comment se déroule une interruption médicalisée de grossesse (IMG) ?
L’interruption médicalisée de grossesse se déroule dans le cadre d’une hospitalisation.
Différentes méthodes d'IMG sont utilisées afin d'obtenir l'expulsion du fœtus le plus rapidement possible et avec le minimum de souffrance et de risques tant physiques que psychologiques pour la mère.
L’IMG par méthode médicamenteuse
Au-delà de 14SA, l’interruption médicalisée de grossesse est réalisée en déclenchant médicalement l’accouchement par les voies naturelles. Cela évite de fragiliser l’utérus par un geste chirurgical.
Pour cela, on associe plusieurs médicaments selon des modalités variables, en fonction :
- Du terme de la grossesse ;
- De l’état de santé de la femme ;
- De ses antécédents gynécologiques et obstétricaux ;
- Des contre-indications éventuelles.
Les médicaments utilisés déclenchent des contractions et la procédure peut être assez douloureuse. Selon l’âge de la grossesse, une anesthésie, le plus souvent péridurale, peut donc être programmée. Elle est précédée d’une consultation pré-anesthésique.
Lorsque la grossesse a plus de 22 SA, un geste d’arrêt de vie du foetus est recommandée avant le déclenchement de l'accouchement, au vu des connaissances sur la douleur chez le fœtus. Le plus souvent, il consiste à injecter dans le cordon ombilical une drogue anesthésiante ou analgésiante puis une drogue fœticide (entraînant la mort du fœtus).
L’IMG par méthode chirurgicale
Jusqu’à 16SA, la technique chirurgicale d'IMG est proposée sous anesthésie générale : curetage par aspiration, évacuation du contenu utérin après dilatation du col de l'utérus. Cette intervention est rapide (environ 15 minutes).
Après l'IMG
- Une injection de sérum anti-rhésus est pratiquée pour toutes les femmes dont le groupe sanguin est rhésus négatif et qui portaient un fœtus de groupe sanguin rhésus positif.
- Pour les grossesses de plus de 17 semaines d’aménorrhée, un traitement peut être prescrit pour faciliter les suites de couches et éviter la montée de lait.
- Une contraception doit être envisagée si une autre grossesse n’est pas souhaitée dans l’immédiat.
- Un suivi psychologique est proposé afin d’aider la patiente ou le couple dans le processus de deuil périnatal.
La consultation post Interruption Médicalisée de Grossesse
Une consultation post-IMG est effectuée une fois connus les résultats des examens pratiqués sur le fœtus. Elle a lieu préférentiellement avec le médecin ayant réalisé l’intervention. Elle permet notamment de faire le point sur l’état de santé physique et psychologique de la femme et sur les éventuels risques pour une grossesse.