We Care : le CHU de Brest installe la prévention au cœur du soin

Lancé au CHU de Brest, le projet We Care dessine un parcours de prévention et de dépistage des cancers : après un protocole pilote en pneumologie pour les soignants, il s’ouvrira à la population et à douze spécialités d’ici fin 2026, avec l’appui financier d’Innoveo, pour amorcer la mise en place du dispositif.
« Inculquer une dynamique de prévention dans le Finistère », pose le Dr Vincent Bourbonne, radiothérapeute au CHU de Brest. « Passer d’une médecine de traitement à une médecine de la santé », ajoute‑t‑il. Voilà les fondamentaux du projet We Care.
Premier test : les soignants du CHU passent au scanner
Depuis le 25 juin 2025, le mercredi, six professionnels de l’hôpital ont bénéficié au Centre de Médecine Ambulatoire d’un bilan complet : questionnaire, échange avec un tabacologue, spirométrie et scanner low‑dose. « En trois heures, tout est fait », rappelle le radiothérapeute, alors que la séance est fixée en fin de journée « pour toucher les personnels en activité ». Ce pilote, au bénéfice des professionnels du CHU, permet de « rôder le dispositif avant l’ouverture grand public ».
Brest veut fédérer douze spécialités d’ici 2026
Phase 2 : ouverture à la population générale entre le 3ème et le 4ème trimestre 2025 ; phase 3 : intégration progressive de l’ORL, la gastro‑entérologie, la gynécologie, l’urologie… « Une douzaine de spécialités au total », précise le Dr Margaux Geier, oncologue au CHU, soit au moins, potentiellement, 250 bénéficiaires la première année, avec l’ambition de multiplier par quatre à horizon 2028. « Plus tôt on dépiste, plus on améliore les chances de survie », insiste le Dr Geier.
Un parcours express en quatre étapes clé
Tout se joue au même endroit pour éviter les rendez‑vous dispersés : accueil et auto-questionnaire, consultations dédiées, examens ciblés, synthèse et orientation. « Plus c’est compliqué, moins les patients adhèrent », rappelle Vincent Bourbonne, convaincu que cette fluidité participera à lever « le frein logistique du dépistage ». Dans les programmes de recherche adossés au projet clinique, le programme a l’ambition de constituer une biobanque. Un programme basé sur l’IA cherchera à affiner la prédiction des risques de développer le cancer.
Innoveo mise 200 .000 € pour lancer le dispositif
Le fonds de dotation finance un spiromètre, les licences d’interprétation automatisée et un poste de coordination du projet et des parcours de soins. Les dons, déductibles d’impôt, sont ouverts en ligne ou par bon de souscription.
« C’est une porte d’entrée vers le soin », insiste le Dr Bourbonne, tandis que le Dr Geier conclut : « Attraper le plus de monde le plus tôt possible, c’est sauver des vies ».