Avant l’ouverture au public, We Care passe d’abord ses soignants au scanner

Depuis le 25 juin 2025, les soignants fumeurs ou ex‑fumeurs du CHU, sélectionnés à partir d’un questionnaire ciblé, testent le parcours We Care : en trois heures, questionnaire, scanner low‑dose, spirométrie et entretien tabacologique permettent de faire un check‑up complet.
« La moitié de la soixantaine d’agents éligibles au dépistage du cancer broncho-pulmonaire ont déjà accepté d’en bénéficier », constate le Dr Eniafe, chef du service de santé au travail, après plus de 1700 questionnaires remis aux soignants fumeurs ou ex‑fumeurs. Ces répondants remplissant les critères suivants -avoir 50 ans ou plus et au moins, par année, 20 paquets, tabagisme actif ou sevrage inférieur à 10 ans- ils reçoivent alors une invitation pour le créneau du mercredi soir au Centre de médecine ambulatoire (CMA). Le circuit dure moins de trois heures : accueil, scanner thoracique faible dose, test de souffle, consultation tabacologique, puis synthèse coordonnée par le Dr Vincent Bourbonne. « Le passage au scanner dure une dizaine de minutes en tout, explications comprises, donc ce n’est vraiment pas long. Ce sont des créneaux que nous avons ouverts le soir pour ne pas que ça empiète sur la journée de travail », explique la radiologue Dr Laura Vins qui précise : « C’est un scanner dit faible dose ; nous avons adapté les paramètres pour réduire la dose d’irradiation en accord avec les recommandations». L’imagerie standardisée détecte nodules pulmonaires, emphysème et calcifications coronaires, tandis que le Dr Baptiste Hourmant, pneumologue, « profite des locaux de l'hôpital de jour en fin de journée » pour agréger l’ensemble des résultats d’examens et fournir les bons conseils aux patients.
Premiers retours prometteurs
Au cœur du parcours, la Dr Véronique Leblond rappelle : « 7 fumeurs sur 10 ne sont pas heureux d'être fumeurs en réalité… et le tabacologue ne tape pas sur les doigts, au contraire, il accompagne le patient suivant ses souhaits vers l’arrêt brutal ou la décroissance de consommation dans un premier temps ». Les deux premières sessions, les 25 juin et 9 juillet, ont réuni sept volontaires issus de la radiologie, des blocs opératoires ou de la pharmacie. Tous repartent avec un compte‑rendu immédiat, un plan de sevrage personnalisé, un contrôle scanner à douze mois ou, si besoin, une présentation en réunion de concertation pluridisciplinaire. « Venir, c’est prendre soin de soi et se donner la chance de ne pas retarder le diagnostic », insiste le Dr Hourmant. Les soignants peuvent ainsi donner l’exemple à d’autres, en s’empararant pour leur bénéfice propre d’une démarche de prévention.
Une troisième vague est programmé début septembre, avant l’ouverture au public en octobre-novembre 2025. Entre‑temps, le service de santé au travail poursuit l’information des personnels, car, souligne le Dr Eniafe, « il s’agit d’abord de prendre soin de ceux qui soignent ».
Objectif : qu’aucun professionnel à risque ne retarde un dépistage désormais simple, rapide et piloté pour celles et ceux qui soignent au quotidien.