Publication d’une étude en Gastroentérologie

CHU de Brest
19/09/2022
capsule_endoscopique.jpg

Impact des différentes modalités de préparation intestinale sur les performances diagnostiques de la vidéocapsule endoscopique du grêle pour l’exploration de suspicion de saignement digestif grêlique : une étude multicentrique randomisée contrôlée

En cas de saignement digestif, le gastroentérologue peut visualiser facilement la paroi de l’estomac et du colon à l’aide d’un tube souple muni d’une caméra introduit par la bouche (gastroscopie) ou l’anus (coloscopie). Lorsque ces examens sont normaux, on propose aux patients d’ingérer une vidéocapsule qui va permettre de réaliser des images de l’intestin grêle. On demande généralement aux patients de suivre un régime liquide et de boire une préparation intestinale avant ingestion de la vidéocapsule mais les modalités optimales et l’efficacité de cette purge n’étaient pas établies.

 

Cette étude avait donc pour objectif principal de définir si l’identification d’anomalies susceptibles d’avoir saigné, telles que des vaisseaux trop visibles, était conditionnée par le type de préparation. Elle visait également à comparer la qualité de préparation et la tolérance entre les différentes préparations.

Les patients étaient donc tirés au sort entre 3 types de préparation : 1) un régime liquide seul, 2) un régime liquide associé à la prise de 500mL de polyéthylène glycol (PEG - un laxatif souvent utilisé en préparation avant coloscopie) juste après l’ingestion de la capsule et 3) un régime liquide associé à une prise de 500mL de PEG juste après ingestion et à une prise de 2L de PEG la veille.

L’analyse a porté sur 834 patients ayant eu une capsule pour exploration d’un saignement digestif après une gastroscopie et une coloscopie normale. Il n’y avait pas de différence entre les groupes en termes de détection d’anomalies susceptibles d’avoir saigné, par contre la qualité de la préparation était jugée meilleure par le médecin lorsque les patients avaient ingéré du PEG (groupes 1 et 2). En revanche, les patients qui avaient ingéré 2L de PEG la veille de l’examen en plus de la prise juste après ingestion rapportaient plus d’inconfort que ceux qui avaient ingéré du PEG seulement après l’ingestion.

 

Cette étude devrait permettre de changer les pratiques en éliminant les préparations « lourdes » mal tolérées par les patients au profit de l’absence de préparation ou d’une préparation plus légère. N’oublions pas que les patients concernés viennent d’avoir une coloscopie et ont donc déjà dû boire une préparation orale, parfois quelques jours avant.

Lire la publication >