Publication : CHRONO : Chirurgie retardée après chimiothérapie néo adjuvante dans les cancers de l’ovaire avancés - Pr. Pierre-François Dupré et l’équipe de gynécologie-obstétrique du CHU

Les Tumeurs malignes du revêtement épithélial de l’Ovaire (TMEO) représentent la quatrième cause de décès par cancer des femmes françaises (4.8/100 000). L’approche thérapeutique est multimodale associant une approche loco régionale chirurgicale et une approche médicale de la maladie micro métastatique. Les principales évolutions récentes concernent l’amélioration de la qualité chirurgicale et l’utilisation des caractéristiques de déficit de réparation de l’ADN. En l’absence de possibilité de dépistage, trois quarts des patientes se présentent à un stade avancé de la maladie. La stadification initiale conduit en France à proposer une stratégie de chimiothérapie première dite néo adjuvante pour plus de la moitié des patientes dans l’objectif d’améliorer le taux de chirurgie complète et d’en diminuer la morbidité.
La séquence thérapeutique recommandée est d’intervenir après trois cures de chimiothérapie conformément aux essais randomisés qui ont validé cette stratégie.
Cependant, cette attitude est rarement réalisée et 16 à 33% des procédures chirurgicales ont lieu après 4 cures. Par ailleurs cette chirurgie d’intervalle est une particularité assez inédite en cancérologie. Lors des stratégies néo adjuvantes, les chirurgies sont habituellement programmées à l’issue de l’ensemble des cures de chimiothérapie (cancer du sein, sarcomes à haut risque).
L’essai Chrono est une étude de phase II, multicentrique, contrôlée, en ouvert, chez des patientes avec un cancer ovarien non résécable nécessitant un traitement par chimiothérapie néo adjuvante comparant chirurgie après 3 cures versus chirurgie après 6 cures avec pour objectif principal la survie sans maladie.
Le protocole est promu par le groupe collaboratif ARCAGY-GINECO (Association de Recherche sur les Cancers Gynécologiques)
Cet essai s’intègre dans le cadre des démarches d’amélioration qualitative de la prise en charge des tumeurs du revêtement épithéliales de l’ovaire déployées en Europe et en France depuis plusieurs années.
Grace aux patientes, aux équipes de l’unité de Recherche Clinique en Cancérologie, et à l’investissement des équipes soignantes en oncologie, le CHRU de Brest est le troisième plus important contributeur de CHRONO derrière l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse et l’Institut de cancérologie de l’Ouest de Nantes à l’origine de cet essai.