À l’hôpital, ils accompagnent les agents fragilisés

Ouest-France* du 8.12.2021
Christophe Guillerme, Patricia Rouxel et Cécile Gallon s’occupent de la protection sociale des agents. Un métier jalonné de procédures mais riche de contacts humains.
À eux trois, Christophe Guillerme, Patricia Rouxel et Cécile Gallon forment le service de la protection sociale du CHRU de Brest qui gère près de 340 agents sur les 5 500 que compte la structure. Des agents en difficulté ponctuelle, à cause d’un accident ou d’une maladie, ou durable à cause d’une longue maladie ou d’une maladie invalidante », explique Christophe Guillerme, 45 ans, référent handicap du service depuis trois mois.
Face à la maladie ou l’accident, les interrogations sont souvent les mêmes. Qu’est ce qui va se passer pour ma carrière ? Qu’en sera-t-il de ma rémunération ? A quoi ai-je droit ? Comment adapter mon travail à ma maladie ? Même s’il existe un canevas réglementaire avec des règles strictes auxquelles nous conformer, c’est du cas par cas, souligne Christophe Guillerme. Dans certaines situations, il va s’agir d’adapter un poste de travail avec l’aide d’un médecin du travail ou d’un ergothérapeute. Dans d’autres, il va falloir réorienter la personne vers un autre métier et l’accompagner dans cette reconversion.
Une aide dans les démarches
Un travail qui se fait en étroite concertation avec Patricia Rouxel et Cécile Gallon, gestionnaires de la protection sociale des agents. Comme nous faisons le même métier, nous nous sommes répartis les agents par liste alphabétique, indique Cécile. De A à LA pour moi, de LE à Z pour Patricia. Notre mission est de repérer, accompagner et informer les agents absents depuis plus de trois mois et les aider dans toutes leurs démarches.
Constitution de dossiers pour faire reconnaître une maladie professionnelle, accompagnement vers le médecin agréé adéquat, gestion des arrêts de travail et des soins, accompagnement des agents jusqu’à la reprise de leur travail ou son arrêt définitif pour une mise en retraite pour invalidité, notre rôle est vraiment dans le conseil et l’étude au cas par cas, explique Patricia Rouxel. C’est ce qui rend notre métier si humain. Quand nous sommes en relation avec un agent, nous entretenons avec lui un suivi totalement individualisé et confidentiel, parfois pendant des années.
« Trouver les bons mots »
Un lien fort et privilégié qui requiert des qualités humaines en phase avec ce public fragilisé. Il faut savoir écouter, avoir de l’empathie, renchérit Cécile Gallon. Quand quelqu’un vient d’apprendre qu’il a une maladie ou s’inquiète de l’évolution d’une pathologie pour son avenir professionnel à long terme, il faut comprendre la psychologie de la personne, trouver les bons mots.
Une vigilance accrue
Sans être forcément demandeuses, certaines personnes peuvent faire l’objet d’une alerte indirecte de leur entourage. Ce peut être le cas de personnes en grande souffrance, en dépression ou dont le comportement présente des troubles repérés par son environnement de travail. Si nous recevons ce type d’alerte, nous pouvons proposer à cet agent un entretien avec un psychologue du travail ou un médecin. Mais personne ne pourra le contraindre s’il n’est pas demandeur, souligne Christophe Guillerme.
Certaines situations demandent une vigilance particulièrement accrue. C’est le cas des personnes absentes depuis plus de trois mois et qui ne se manifestent plus.
Pour trouver ces agents disparus, la direction organise une réunion de commission de concertation une fois par mois pour étudier chaque cas. « Dans un premier temps, on leur envoie par courrier un petit livret avec les questions et les réponses que l’on peut apporter à toutes les situations. Si la personne ne se manifeste toujours pas, nous pouvons être amenés à demander à une assistante sociale de se déplacer chez elle. Cela a parfois évité à certaines de tomber dans la grande précarité. »
*En partenariat avec la rédaction