Le suicide de l’adolescent

C’est l’aspect profondément insupportable de ce phénomène qui le rend majeur. Comment s’extraire de l’effroi devant un adolescent de 16 ans disparaissant de façon volontaire ? Quel sens trouver pour la famille, le groupe, la société ? Il apparaît que nous pouvons agir et éviter, dans certains cas, cette situation irréversible.
Les suivis d’adolescents ayant réalisés des tentatives de suicide montrent souvent une dimension accidentelle : cet adolescent voulait se suicider, mais pas nécessairement mourir « définitivement ». Il s’agit donc de savoir repérer les signes de souffrance psychique fréquente (3 % des adolescents ont fait une tentative de suicide), de recherche de sensation et ne jamais la dénier. Pour repérer et savoir proposer un accompagnement à cet adolescent et ses parents, un travail avec les collèges, les lycées, la médecine scolaire, les dispositifs de prévention et d’écoute, la médecine générale, les pédiatres et bien sûr les unités d’urgences pédiatriques et psychiatriques est essentiel. Il s’agira de proposer un travail de sensibilisation, de prévention puis d’organiser les orientations simples et rapides vers des consultations spécialisées qui existent dans notre CHU à la Maison des Adolescents et dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Le plus souvent un suivi médico-psychologique ambulatoire sera suffisant. Mais parfois un séjour hospitalier dans des unités spécialisées comme celle d’Anjela Duval à Morvan ou le Centre de Soin pour Enfant et Adolescent à Bohars sera à prévoir. Prévenir et traiter le suicide de l’adolescent est une mission irréductible pour notre hôpital, mais il n’y parvient que par un lien de confiance et prolongé auprès des adolescents eux-mêmes, leurs parents et les professionnels qui sont au quotidien auprès de lui.