Le Portrait

Mado Raguenes, responsable du nettoyage du CHU de Brest, veille à la propreté de l’hôpital.
Ouest-France* – 15.09.2021
Mado Raguenes veille à la propreté de l’hôpital
Les métiers de l’ombre de l’hôpital. Dans cette enceinte, la propreté doit être visuelle, mais aussi microbiologique. Encadrée par Mado Raguenes, une ruche de 80 personnes s’y emploie au CHRU.
Rencontre
S’il est un endroit où la propreté est essentielle, c’est bien l’hôpital. « Elle doit être visuelle, mais aussi microbiologique », explique Mado Raguenes, responsable du nettoyage au CHRU de Brest. C’est le principe du bionettoyage. Et ne lui parlez pas de ménage. « Ça, c’est ce qu’on fait chez soi, glisse cette souriante cadre de 56 ans. Ici, ce sont des professionnels, avec un contrôle qualité régulier. »
Sous ses ordres, quelque 80 agents ont été formés à utiliser l’autolaveuse, la monobrosse ou encore le nettoyeur vapeur. « On tend de plus en plus vers cette technique qui évite à la fois le recours aux produits et permet un nettoyage en profondeur. »
Déménageurs aussi
Ils évoluent sur tous les sites du CHRU – incluant l’hôpital de Carhaix et les Ehpad -, mais ces hommes et ces femmes ne sont pas seuls à veiller à la propreté des lieux. Ils se partagent les tâches avec les agents de services hospitaliers et les aides-soignants. Pour faire simple, ces derniers gèrent les chambres, quand les agents du service de Mado Raguenes sont affectés à tout le reste. Seule exception : depuis 2016, l’hôpital Morvan, où la quasi-totalité du nettoyage est gérée par l’équipe logistique.
Tous ont en tout cas pour mission « le confort du patient », de faire en sorte que celui-ci évolue dans un environnement accueillant, mais aussi sécurisant. Avec pour maître mot « l’adaptabilité ».
À ce poste depuis 2015, Mado Raguenes apprécie en effet d’exercer un métier « absolument pas routinier ». Outre le nettoyage quotidien, ses équipes gèrent « les remises en état après travaux » à une époque où les petits et gros chantiers se multiplient sur les différents sites.
Plus surprenant, les employés s’occupent également des déménagements. Il peut s’agir de l’ouverture ou d’un déplacement de service, mais aussi de situations un peu plus particulières.
Par exemple, les réfrigérateurs contenant les doses de vaccins à l’Arena, puis, à Penfeld, ce sont eux qui les ont transportés. « Dans le cadre du transfert en train vers Brest de patients Covid, l’un des quatre encadrants intermédiaires s’est aussi chargé d’amener à Paris le matériel nécessaire. »
« Il faut qu’on les voie, qu’on les connaisse »
En temps de pandémie, la propreté est encore plus scrutée. « Le Covid-19 a entraîné une fréquence de nettoyage accrue », confie la responsable, qui est parvenue à gérer son planning grâce au jeu délicat des réorganisations. Au démarrage, il a aussi fallu rassurer les équipes, « les accompagner pour leur permettre de prendre toutes les précautions, pour elles comme pour les patients ». La responsable le reconnaît, « il y a eu du stress ».
Consciente de la pénibilité de leur travail – « ce sont des métiers physiques, exigeant une grande réactivité » – Mado Raguenes a à cœur le bien-être des salariés. La responsable veille à ce « qu’on les voit le plus possible, qu’on les connaisse, pour qu’il y ait une reconnaissance du travail accompli ».
Delphine VAN HAUWAERT.
*En partenariat avec la rédaction