La pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) arrive au second rang des maladies rhumatismales systémiques les plus courantes chez l'adulte.

Le risque d'en souffrir au cours de la vie est de 2,4 % chez les femmes et de 1,7 % chez les hommes, et son incidence augmente entre les âges de 50 et 80 ans.
La PPR se présente comme une douleur bilatérale aux épaules d’apparition subite, accompagnée de raideur matinale. Le cou, la ceinture pelvienne et la partie proximale des cuisses peuvent aussi être douloureuses. Il peut y avoir une limitation de l’amplitude des mouvements articulaires actifs, sans inflammation articulaire clinique, mais avec une forte inflammation biologique et par imagerie (épaules, bassin, rachis).
Les glucocorticoïdes constituent le principal traitement de la PPR, mais environ 50 % des patients rechutent au cours de la première année et 25 % nécessitent un traitement pendant environ 4 à 8 ans. Des stratégies thérapeutiques alternatives efficaces qui évitent les effets indésirables associés à la prescription glucocorticoïdes à long terme sont nécessaires.
L’interleukine 6 étant au cœur de cette inflammation, nous avons imaginé que les antagonistes de l'IL-6 pourraient réduire l'activité de la maladie des patients cortico-dépendants. Notre étude a eu pour objectif de comparer l'efficacité du tocilizumab (antagoniste de l’ IL-6) au placebo dans ce contexte.
Cet essai clinique randomisé en double aveugle, à groupes parallèles versus placebo, a recruté 101 patients dans 17 hôpitaux en France de février 2017 à octobre 2019. Le suivi final a eu lieu en novembre 2020. Les critères d'inclusion étaient une activité persistante de la maladie (score d'activité du PMR-AS>10) et une posologie de prednisone supérieure ou égale à 10 mg par jour.
Le tocilizumab a permis d'obtenir un pourcentage significativement plus élevé de patients présentant un PMR-AS inférieur à 10 avec une réduction de la prednisone. D’autres études seront nécessaires pour déterminer l'équilibre entre les avantages et les inconvénients potentiels pour les patients.