«J’ai tout découvert du monde de la psychiatrie»

CHU de Brest
15/11/2021
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Au CHU, à l’hôpital psychiatrique de Bohars, Daisy Bouguen est la secrétaire du secteur social. « Le » passage obligatoire avant les 17 assistantes sociales.

Laurence GUILMO – Ouest France du 13/07/21
En partenariat avec la rédaction

 

À l’hôpital psychiatrique du CHU, à Bohars, il y a les soins mais aussi le service social. Un secteur avec 17 assistantes sociales… et une seule secrétaire ! En l’occurrence, Daisy Bouguen. « Elle est en première ligne ! » relève une assistante sociale, avec une certaine admiration.

« Mon poste est très varié », explique la Brestoise de 42 ans, dynamique, souriante et élégante. « Je réponds beaucoup au téléphone. Je peux être en contact avec des patients, des familles, des intervenants extérieurs, ou des secrétariats médicaux des services soignants. »

« Je réponds toujours »

Souvent, les personnes veulent joindre une assistante sociale. Mais la liaison n’est pas directe. « Je leur demande la raison de leur appel. Si elles sont hospitalisées ou non. Car ce n’est pas la même prise en charge si l’on est « suivi » ou non sur l’hôpital. Mais je réponds toujours, je ne laisse personne dans le flou. »

À Bohars, diplômée d’un BTS assistante de direction, elle a commencé à la direction sur les placements sous contrainte. Son poste a été supprimé. Voilà cinq ans que Daisy Bouguen travaille au service social. « À l’origine, j’avais postulé pour un poste à l’hôpital en général. J’ai tout découvert de la psychiatrie. C’est un monde qui fait un peu peur. À tort. Il est très attachant. Je me sens utile. »

Daisy Bouguen traite beaucoup de dossiers pour la Maison départementale des personnes handicapées (Mdph), notamment pour les enfants. Pour une orientation en classe d’inclusion scolaire (Clis) ou une demande d’AESH, il faut remplir un dossier d’une quarantaine de pages. Pour les adultes hospitalisées, « on aide à envoyer les arrêts de travail, à expédier les courriers. C’est indispensable pour conserver ses droits, son salaire, ses indemnités journalières. »

La peur d’ouvrir les enveloppes

Il faut faire preuve d’empathie et de bienveillance. « Je ne pensais pas voir autant de choses différentes. Certaines personnes ont abandonné le côté administratif de leur vie. Dépassées par les événements, ou par phobie. La peur d’ouvrir les enveloppes. »

Certains patients n’ont pas de complémentaire santé ou de droits à la CPAM. Les avis d’imposition sont parfois inexistants, or, ils sont la clé pour faire une demande de logement social, ou de complémentaire santé solidaire.

« La difficulté, c’est de les insérer. De trouver des lieux de vie compatibles avec leur maladie. Dans les foyers, les places sont chères. » La secrétaire expédie les dossiers réalisés par les assistantes sociales. Elle leur porte une vigilance particulière. « Les patients attendent beaucoup pour les logements, la base pour le suivi des soins. »

Elle doit aussi faire face à des comportements impatients, voire agressifs. « Mon rôle est d’arriver à les apaiser. Il faut rester calme. Et écouter. » Daisy Bouguen poursuit : « Je dis rarement ‘non’ de façon frontale, plutôt de façon détournée. J’essaie de leur dire : ‘J’entends votre question, on va y répondre’ ».

Daisy Bouguen est en contact avec les 17 assistantes sociales. « C’est un travail d’équipe. J’ai toujours le droit de poser des questions. Il y a une relation de confiance, ça fonctionne très bien. »

Elle envisage de passer un concours de niveau B et de postuler sur un poste de secrétaire médicale. Toujours en psychiatrie.