Franck Potier : jouer avec le feu jamais, le déjouer toujours

07/10/2024

Chef de l’équipe Sécurité Incendie au CHU depuis janvier 2023, Franck Potier occupait auparavant les mêmes fonctions au CHU de Poitiers. C’est aujourd’hui un homme épanoui.

L’œil exercé (avec pour mission de confiner tout départ de feu en moins de 5 minutes !) et la jambe alerte (la loi interdit de prendre l’ascenseur à cette fin) : lui et ses hommes sont en exercice continu…

FRANCK POTIER

Imaginons que vous interveniez devant une classe de collégiens mais aussi devant les infirmiers du CHU. Comment leur présenteriez-vous votre poste ?

Notre mission première : gérer prioritairement tout départ de feu, où qu’il se déclenche sur le site, et ceci avec une équipe qui ces derniers mois s’est étoffée à cette fin. Nous faisons ainsi de moins en moins appel à des personnes extérieures au profit d’une équipe sécurité incendie pure CHU. Rien que sur La Cavale, trois personnes à minima par jour et par nuit sont nécessaires. 

En 2024, le CHU dispose de son équipe dédiée avec sept embauches récemment réalisées. Après une phase de transition et de formation, les personnes recrutées vont officiellement pouvoir intervenir en journée, mais également de nuit ou encore le week-end.

Ce qui signifie, en amont, la maintenance au quotidien de tous les systèmes de sécurité que nous gérons au CHU. Un bloc de secours en défaut ? Notre rôle est de le changer. Tout comme réparer une porte coupe-feu ou un volet de désenfumage qui ne s’ouvre plus ou mal. Sirènes, volets, clapets et moteurs ? Là encore, nous intervenons chaque mois en vue de tester tous les systèmes avec déclenchement d’incendie « en réel » : il s’agit de bien vérifier que tout le scénario fonctionne !

 

Et qui a l’œil sur tout cela ? Qui vérifie que le process est rigoureux en amont ?  

Tous les documents de vérification sont consignés, avec dates, personnes intervenues problèmes rencontrés et résolus, dans un dossier partagé. C’est édité et classé dans un registre Incendie dédié, en quelque sorte la « Bible » de nos installations. On peut parler de « pièces à conviction » qui pourront le cas échéant être consultées par les responsables du CHU bien sûr, mais aussi les pompiers s’ils devaient intervenir, ou encore les services autorisés de la Préfecture.

Nous nous tenons toujours prêts afin d’intervenir sur un départ d’incendie en moins de 5 minutes ! Avec dans un CHU (sans doute l’un des sites les plus surveillés au niveau des normes), une contrainte particulière avec laquelle composer : les personnes alitées et tous les appareils qui les environnent. Il faut donc pouvoir anticiper tous leurs déplacements en cas d’incendie (dans ce cas les pompiers arriveraient), ce qui heureusement ne s’est jamais produit. Nous devons confiner tout départ de feu et notre « job » au quotidien est de nous montrer réactifs : vite arriver sur place ! Vite se saisir d’un extincteur ! Vite, éteindre le départ de feu ! Et tout cela en courant et montant quatre à quatre les escaliers car pas question de rester coincés dans un ascenseur lors d’une intervention !

 

Rythme maintenu en journée, astreintes de nuit mais aussi les week-ends et jours fériés… Vos équipes tournent et rien ne les arrête. On sent que vous aimez cela, non ?

C’est vrai qu’au quotidien, nous gérons beaucoup de choses et c’est passionnant : toute une partie technique sur la maintenance Incendie, mais nous avons aussi l’œil sur les blocs de secours (éléments cruciaux de sécurité d’un site tel que le CHU). Le système de sécurité dans un CHU est très vaste et cela signifie beaucoup de contrôles et en permanence. C’est très valorisant au final avec beaucoup de normes et connaissances réglementaires à connaître.

Je précise également que nous remplaçons les services techniques en dehors de leurs heures de travail, quand il n’y a plus personne, au détour de 18 heures.

Électricité, plomberie, menuiserie… Une disjonction ? Une fuite ? Nous sommes les premiers à être immédiatement opérationnels. En fait, nous sommes disponibles H24 et polyvalents.

Vous l’aurez compris : nous ne faisons pas que… « nous promener » !