« On est vraiment un pôle stratégique »

Sonia Pilven est gestionnaire des lits à l’hôpital de la Cavale Blanche. Un rôle qui consiste à satisfaire la demande des lits, mais de manière stratégique.
Ouest-France du 17.08.21*
Rencontre
9 h 45, Sonia Pilven enfile sa blouse d’infirmière, un petit café et la journée peut commencer. Cette femme de 41 ans, mère de deux enfants, est gestionnaire des lits depuis deux ans à la Cavale Blanche.
Ce lieu, elle le connaît bien, « un vrai labyrinthe qu’il faut intégrer », dira-t-elle avec humour. C’est en 2004 que Sonia Pilven sort de l’école infirmière du Mans. Après plus de 15 ans à l’hôpital Morvan, on lui propose le poste de gestionnaire des lits. « Un rôle que j’ai voulu tester », admet-elle.
Le gestionnaire des lits est avant tout un infirmier. Méconnu, dans l’hôpital, ce pôle est pourtant l’un des plus stratégiques. « Notre rôle consiste à établir un état des lieux des lits disponibles aux urgences. Cela pour déterminer le nombre de futurs patients que l’on peut accueillir en chambre », explique Sonia Pilven.
« Trouver le bon lit, au bon endroit »
À la Cavale Blanche, trois infirmières occupent ce poste, mais elles ne se croisent pas pour autant. Sonia Pilven travaille à 80 %, ce qui lui permet de récupérer. « C’est un travail qui nécessite une gymnastique mentale du matin au soir. Le repos est donc essentiel pour arriver en forme au travail », constate-t-elle.
Aux urgences, pas le droit à l’erreur. Les gestionnaires de lits travaillent par pôle avec une vision paramétrique. En d’autres mots : « Il faut être efficace, trouver le bon lit, au bon endroit », glisse-t-elle. Pour cibler les besoins du patient,Sonia Pilven pose des questions précises par téléphone au médecin urgentiste qui établit une demande de lit.
En fonction du degré d’urgence et des symptômes, le patient sera affecté dans le service le plus approprié.« Ça permet d’éviter les mouvements pendulaires des médecins dans tout l’hôpital et que chaque patient soit correctement pris en charge », commente Sonia Pilven. « On est toujours sollicitées, notre travail, c'est beaucoup de relationnel », observe-t-elle. Mais parfois des tensions se font sentir. « On doit garder la tête froide et essayer de tempérer comme on peut », lâche-t-elle. À la Cavale Blanche, un état des lieux de tous les lits est établi par les gestionnaires.
Le pôle des urgences constitue leur principal champ d’action, car c’est ici qu’elles s’occupent d’attitrer les lits aux patients. « Pour les autres zones de l’hôpital, ce sont les cadres et les paramédicaux qui gèrent eux-mêmes l’attribution des lits même si l’on doit surveiller les effectifs et la disponibilité bien sûr », précise-t-elle. La direction de l’hôpital peut alors avoir un visuel global de la situation et renforcer les équipements si nécessaire.
Ce métier, Sonia Pilven l’affectionne et le fait pour « se sentir utile ». « On est au cœur des urgences et j’ai la réelle conviction d’être là pour le patient », sourit-elle.
Baptiste GARGUY-CHARTIER.
*En partenariat avec la rédaction