Elle prend «soin des professionnels de l’hôpital»

CHU de Brest
20/12/2021
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Marie Le Digabel est ingénieure en prévention des risques professionnels depuis trois ans. Elle intervient notamment pour éviter les accidents chimiques.

 

Ouest-France* – 3.08.2021

« Dans un hôpital, c’est normal, les professionnels pensent d’abord aux patients. Mais beaucoup moins à eux et leur propre santé. C’est notre rôle de les préserver », explique Marie Le Digabel, 38 ans, ingénieure en prévention des risques professionnels au Centre hospitalier régional et universitaire (CHRU) de Brest-Carhaix. Un « jeune » métier, d’une vingtaine d’années.

Après son diplôme obtenu à l’École d’ingénieurs en information et prévention des risques (Esaip) d’Angers (Maine-et-Loire), elle a travaillé d’abord dans l’agroalimentaire. Elle a été recrutée par le CHRU il y a trois ans. Elle a aussi un diplôme universitaire, en prévention des risques psychosociaux et de qualité de vie au travail.

Prévenir les maladies professionnelles

« L’industrie présente des métiers variés, mais pas autant qu’à l’hôpital ! » assure-t-elle, depuis son bureau basé à Morvan. Au CHU, elle trouve des terrains variés car l’hôpital est multisites (*). Les mondes agroalimentaire et hospitalier ne sont pas si éloignés que ça. « Dans les deux cas, il y a beaucoup de produits chimiques. »

Au sein de la cellule « prévention des risques professionnels », Marie Le Digabel est la seule ingénieure. Elle est spécialiste des risques chimiques, produits présents dans quasiment tous les services. Elle travaille avec une animatrice et un ergonome « qui s’occupe notamment des risques de TMS (troubles musculosquelettiques) ».

Pour l’ingénieure, l’idéal serait de toujours pouvoir intervenir avant la construction des bâtiments, en amont. « Pour agir à la source du problème. » Ça tombe bien, l’hôpital a entrepris un important chantier de rénovation et construit de nouveaux bâtiments. « Nos objectifs sont de prévenir les maladies professionnelles ou les accidents. Et d’améliorer les conditions de travail. »

« Quand c’est quotidien, on ne voit plus les risques »

Un exemple : « Dans les blocs opératoires, on installe des machines pour mettre les prélèvements sous vide, sans formol, qui est un produit dangereux. »

La prévention passe aussi par des actions de sensibilisation. Au printemps, au magasin général, une action s’est déroulée contre les risques chimiques des désinfectants de matériel, des réactifs pour les laboratoires, etc. Tous les produits y transitent, avant d’être déplacés dans des services où ils seront manipulés.

« C’est riche humainement. On rencontre beaucoup de monde. » Dans son métier, l’ingénieure peut être amenée à travailler avec tous les acteurs de l’hôpital. Et pas de routine. « Les journées sont toutes différentes. » Il faut se tenir à la page. « Les réglementations évoluent beaucoup. Il faut se tenir au courant. »

La cellule est en train de réaliser un document unique d’évaluation des risques professionnels, comme un état des lieux, selon des grands axes : chimique, maintenance, accident d’exposition au sang, circulation, manutention. Différentes thématiques seront aussi traitées, comme le bloc opératoire.

« La difficulté, c’est de faire adhérer tous les agents au changement. De lutter contre les habitudes. Quand ça fait partie du quotidien, on ne voit plus les risques », explique l’ingénieure. Elle travaille sur l’accueil des nouveaux professionnels, pour leur transmettre tout de suite les bons gestes.

(*) Neuf sites : Cavale-Blanche, Morvan, Delcourt-Ponchelet, psychiatrique et René-Fortin à Bohars, centre de réadaptation et de soins de suite à Guilers, Carhaix et ses deux Ehpad.

Laurence GUILMO.

 

*En partenariat avec la rédaction