Dr Nathalie Roudaut, double intelligence à l'œuvre

03/03/2025
NATHALIE-ROUDAUT

Comme elle aime le rappeler, l'un des premiers projets de Nathalie fut la création, dès 2015 de l'unité de prise en charge des maladies de la thyroïde au CHU de Brest. Cette Unité thyroïde, reconnue à l’échelle locale, régionale et même nationale (labellisée INCA), a permis de donner aux patients de la région Bretagne un accès aux mêmes soins de qualité que ceux proposés ailleurs en France, notamment en matière de traitement du cancer de la thyroïde.

« Avant sa création, de nombreux patients étaient envoyés dans des centres spécialisés à Paris. Mon objectif était que les patients de la pointe Bretagne puissent recevoir les mêmes soins que dans les centres experts. Aujourd’hui, grâce à cette Unité, les soins sont possibles à Brest. » Soit un véritable progrès pour la région, en même temps qu'une nette avancée dont notre professionnelle n'est pas peu fière. On la comprend aisément. De quoi revenir sur son expertise telle qu'elle la pratique au quotidien.

 

En tant que spécialiste des maladies des glandes endocrines (celles qui sécrètent des hormones), Nathalie se concentre particulièrement sur la prise en charge du cancer de la thyroïde et du diabète de type 1, une pathologie auto-immune qui cause un déficit de production d'insuline et pour laquelle les personnes atteintes doivent alors être traitées par de l’insuline en injectable et contrôler rigoureusement leur taux de sucre dans le sang (glycémie).

 

Ce qui nécessite non seulement des traitements médicamenteux, mais aussi un suivi minutieux et une éducation thérapeutique renforcée. On comprend donc que l'accompagnement des patients ne se limite pas à une simple prise en charge médicale, mais inclut également un aspect pluridisciplinaire essentiel.

« Je travaille dans ce sens et au profit direct des patients en étroite collaboration avec des diététiciens (compter le sucre dans son assiette), des infirmières référentes (pour la compréhension technologique des appareillages), des médecins (en vue de bien comprendre leur maladie et ses variations) et des psychologues pour les aider à comprendre et à accepter les contraintes de leur maladie. »

 

La technologie, revenons-y.

 

Elle joue un rôle central dans l'approche de Nathalie, notamment en ce qui concerne l'utilisation de pompes à insuline de dernière génération. Grâce à de récentes innovations, on tend vers de "mini-pancréas artificiels" qui, à l’aide de capteurs de mesure en continu de la glycémie et de pompe à insuline connectés à l’intelligence artificielle, régulent semi-automatiquement la glycémie des patients.

« Ces pompes, bien que ne remplaçant pas encore totalement le pancréas naturel, permettent déjà de réduire de manière significative la charge mentale des patients tout en maintenant un contrôle plus précis de leur diabète » souligne Nathalie, animée du désir de se maintenir à l'avant-garde de l'amélioration de la qualité de vie des patients diabétiques.

« C'est pourquoi je me réjouis que des industriels nous approchent à présent directement quand ils ont un projet de déploiement de matériel ou d'études jugés novateurs, ce qui permet des protocoles de recherche clinique : nos patients bénéficient alors d'innovations parfois même avant qu'elles ne soient dans le domaine public ! »

 

Une approche pluridisciplinaire en "mode projet" au profit de chaque patient… Une adaptation continue aux innovations "les plus up-to-date" toujours en vue d'améliorer chaque qualité de vie, une émulation stimulante : « c'est une période très excitante ! Jamais au tout début de ma carrière, je n'aurai pensé que je verrai cela un jour au cours de mon exercice. »