Des publications scientifiques médicales : Pourquoi faire ?

CHU de Brest
07/06/2022
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Des chercheurs, soignants ou non, essaient de comprendre comment marche le corps humain, de mettre au point des nouvelles techniques, de nouveaux outils, de nouvelles molécules, à partir de questions qu’ils se posent.

En parallèle, les soignants, chercheurs ou non, se posent des questions sur leurs pratiques (quel est le meilleur examen ou le meilleur traitement à prescrire dans un cas particulier) ou sur l’apport potentiel d’une nouvelle technique innovante (pour le diagnostic, le pronostic, le traitement). 

Alors, c’est main dans la main qu’ils conçoivent des études qui visent à répondre aux questions qu’ils se sont posées. La recherche peut être très fondamentale (étude de cellules, de mécanismes, etc) ou très clinique (inclusion de patients dans des essais contrôlés randomisées, études observationnelle prospective, revue systématique de la littérature et méta-analyse….). 

La rédaction d’un article scientifique et la publication des résultats d’une recherche sont l’aboutissement d’un travail qui visait à répondre à une question. Cela permet de partager des résultats innovants (thérapeutiques, dispositifs médicaux) avec la communauté scientifique et clinique mondiale, de contribuer à la mise à jour (amélioration) des pratiques cliniques, de permettre l’élaboration des recommandations thérapeutiques pour une meilleure prise en charge des patients…

Quel intérêt pour les établissements ?

La recherche clinique est d‘abord valorisée par l’apport financier obtenu lors des appels d’offre concurrentiels (par exemple les protocoles de recherche hospitaliers régionaux ou nationaux, les projets européens….) mais aussi parce que l’état reverse aux hôpitaux des financements proportionnels aux nombres de patients inclus dans les études et au niveau des publications qui en sont issus pour compenser le temps médical non dédié au soin classique puisque pris sur du temps de recherche. 

La recherche clinique permet par ailleurs de financer et d’obtenir des dispositifs, des outils d’évaluation, des traitements très couteux avant la mise sur le marché des médicaments,…..

Les hôpitaux étant comparés entre eux, apparaître dans les bons élèves en termes de recherche est par ailleurs un très bon point. Cela explique une certaine émulation et que la part des CHUs dans les publications internationales soit très importante. 

 

Quel intérêt pour un service et pour ses médecins ?

La réputation des équipes cliniques au niveau national mais aussi internationale est, à tort ou à raison, dépendante du niveau de publication. En effet, les collègues et les patients considèrent que la capacité à répondre à des nouvelles  questions sous-entend que les réponses questions courantes sont déjà connues des praticiens puisqu’ils s’intéressent au plus compliqué. Ce qui est certain, c’est que participer à des études internationales, et a fortiori en diriger, force à maîtriser les gold standard internationaux d’évaluation et de prise en charge des patients. Et cela se répercute aussi sur le recrutement de médecins et sur l’attraction des étudiants, des futurs internes, qui pourront par ailleurs plus facilement avoir un sujet de thèse brillant et visible au niveau international s’ils sont dans une équipe à la pointe de la recherche. Les chances de former des enseignants sont plus élevées dans les services qui publient, d’autant que les futurs professeurs de médecine doivent atteindre un certain niveau de publication. Et cela explique, comme pour le soin, que le niveau d’enseignement est en général de haut niveau quand le niveau de recherche est élevé, contrairement à ce que pourraient craindre ceux qui imaginent que la recherche perd du temps. 

 

Quelles mises en gardes alors ?

La publication n’est pas un but en soi, et il faut garder à l’esprit qu’en recherche comme en sport, c’est la qualité et l’honnêteté du travail qui comptent, et avoir son nom dans un article. Si bonne soit la revue dans laquelle est publié un article, sa valeur n’existe que si l’article a un intérêt (attention aux propositions de prête-nom), que les règles de bonne pratique de recherche clinique (malheureusement mal connue) et de publication (place de l’auteur dans les articles justifiée et non négociée) ont été suivies !

 

Nous vous proposerons prochainement de découvrir dans cette rubrique des publications du CHU ou des études de cas publiées.