COVI-DOSE : un essai clinique sur l’impact des anticoagulants sur la thrombose

CHU de Brest
18/10/2021
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La Journée mondiale de la thrombose, le 13 octobre dernier, a été l’occasion de mettre à l'honneur l’excellence de la Recherche Clinique française avec l’une des plus grandes études mondiales sur le sujet dans le cadre de la COVID 19 : COVI-DOSE.

Outre les facteurs de risques classiques (hérédité, prise d’une pilule contraceptive, suites d’une immobilisation ou d’une intervention chirurgicale), la crise sanitaire a mis en évidence un risque inhabituellement élevé de thromboses des veines et d’embolies pulmonaires chez les patients hospitalisés pour une COVID-19, en particulier chez les malades de soins intensifs et ce malgré un traitement anticoagulant à dose habituelle. Compte tenu du nombre grandissant de patients COVID dans ce cas, la question était de savoir si, en augmentant les doses de traitement anticoagulant, on pouvait réduire le risque de thrombose sans d’augmenter de manière déraisonnée le risque de saignement.  Une étude devait être réalisée en urgence !

Labellisée « Priorité Nationale de Recherche », cette étude réunit les plus grands acteurs de la recherche en la matière, dont le Pr Francis Couturaud, pour le CHU de Brest.

Cette étude, unique par son ampleur, révèle la puissance d’un travail collectif entre les réseaux de recherchelabellisés F-CRIN sur la thrombose INNOVTE et sur les complications cardio-rénales INI-CRCT. 24 CHU et CHRU se sont mobilisés, dans toute la France, afin de permettre l’inclusion de 1000 patients en un temps record.

Le Pr Francis COUTURAUD, Service de Pneumologie, Porteur de l’AXE de recherche « Maladies Vasculaires » fait le point sur les avancées de la recherche française sur la thrombose« Nous avons actuellement plus de 15 essais cliniques en cours et avons mis en place des protocoles phares pour des milliers de patients. Nous sommes par exemple les seuls au monde à travailler sur la personnalisation et l’optimisation des doses de traitement anticoagulant chez les patients à très haut risque de récidive de thrombose : patients avec thromboses inexpliquées (essai « RENOVE »), patients avec cancer (essai « APICAT »), insuffisants rénaux (essai « VERDICT »), chirurgie bariatrique (essai de phase I « ABSORB»). »

« Avec les équipes hollandaises, nous avons validé le premier algorithme de diagnostic de l’embolie pulmonaire chez la femme enceinte (essai ARTEMIS), et notre réseau a participé activement à un essai international sur l’anticoagulation préventive optimale chez la femme enceinte à haut risque de thrombose (essai HIGHLOW) ».

« Dans le cadre de l’étude des patients à profils particuliers, nous avons aussi montré que les patients atteints d’exacerbation de maladies bronchiques chroniques étaient à très haut risque d’embolie pulmonaire et qu’une recherche systématique de l’embolie pulmonaire était indiquée dans ce contexte (essai « PEP ») ».

« Enfin, nous avons publié la plus grande étude de validation des outils permettant de traiter certains patients atteints d’embolie pulmonaire en ambulatoire (essai « HOME-PE »), ce qui représente une transformation profonde des pratiques cliniques. »

« Tous ces programmes de recherche clinique conduisent directement à un changement des pratiques, des recommandations internationales et à une amélioration majeure du pronostic des patients atteints de maladie veineuse thrombo-embolique ».