Alain, en prise directe avec toute l'électricité du CHU !

56 ans, Alain Bellec connaît bien les couloirs et salles de la Cavale Blanche à Guilers. Et pour cause, électricien en exercice depuis son entrée au CHU en 1991, après son bac pro Électricité, il est "au jus" de toutes les installations.
Un samedi, alors qu'il est installé chez lui, Alain entend son portable professionnel sonner. Rien d'anormal, il est d'astreinte. Il se doit d'être parfaitement joignable - et réactif - si on requiert une intervention d'urgence : des prises défectueuses viennent d’être identifiées dans une salle d'opération. Elles doivent donc être impérativement et urgemment réparées, tout l'équipement sur place en dépend.
Les astreintes font partie de l'agenda hebdomadaire d’Alain : de 16 heures à 8 heures du lundi au jeudi, une autre personne prenant la relève du vendredi soir au lundi matin. Il se peut qu'il doive intervenir de nuit, pour autant, en règle générale, ses journées fassent 8 heures à 16 heures, ou de 10 heures à 18 heures (en temps décalé).
Un rythme de travail qu’Alain semble apprécier : « par exemple, j'ai géré, de nuit, des coupures sur la Cavale Blanche. Ce qui signifiait mettre tout l'hôpital dans le noir - faire des coupures électriques - en vue de réaliser des essais et s'assurer que les groupes électrogènes prenaient bien le relais. Mon responsable direct m'avait missionné à cette fin. J'ai donné tout le process sur place. »
On sent une certaine fierté chez Alain à rappeler cet épisode. Un sentiment parfaitement légitime : se définissant volontiers comme "autodidacte et autoformé au fil des années", Alain est un homme avant tout curieux de tout ce que son métier peut lui offrir au quotidien. Autant de défis à relever.
« Chez soi, on est alimenté en 220 volts. Mais au CHU, on passe à 20 000 volts. De la Haute Tension ! On est en pleine rénovation de nos installations depuis deux ans sur le site de la Cavale Blanche. Nous repensons tout avec changement des groupes électro notamment. Toute la "boucle" est refaite car il s'agit de tout mieux sécuriser. »
Depuis son atelier où il est très bien occupé tout comme sept autres personnes, Alain a ici tout supervisé. En dehors de ce gros dossier et du suivi de la "boucle", Alain était également missionné au moment de ces lignes pour intervenir en téléphonie dans le nouveau bâtiment de Cancérologie où il s'agissait de préparer tous les téléphones des professionnels. La téléphonie : un poste de plus en plus important dans les interventions de notre électricien, tout passant en 2024 par l'informatique…
« Ce que j'aime bien au quotidien, c'est que je reste indépendant. Je prends bien sûr chaque jour comme toute l'équipe des "bons de travaux" pour telle ou telle intervention sur laquelle on va me diriger mais il arrive aussi que je sois directement sollicité par des services. »
La force de son métier, Alain la résume en un mot : la polyvalence.
« J’aime vraiment la diversification de mes tâches, toujours complexes et riches. Je me fixe toujours des objectifs, à partir du moment où on rentre dans des systèmes, ça devient très intéressant. On est autonome dans la recherche de la panne, on se sent investi et c'est valorisant, du plus simple au plus conséquent pour l'hôpital. »
Soit une authentique responsabilité. « On attend de moi que cherche la cause de la panne et que je la répare. »
Manifestement, depuis plus de 30 ans, et au fil d'un métier qu'il juge « toujours évolutif », Alain n'a jamais connu, lui, de baisse de régime… ou de tension.