Réduisons les examens complémentaires

Les examens médicaux complémentaires occupent une place importante dans le parcours de soins, mais sont-ils toujours nécessaires ? Face à leur multiplication, il est essentiel de s'interroger sur leur utilité réelle et leurs impacts sur la santé, le bien-être et même le système de santé. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir pourquoi il est parfois préférable de limiter ces examens et quels sont les avantages d'une approche médicale plus raisonnée. Ensemble, faisons un pas vers une médecine plus simple, efficace et centrée sur vos besoins.

Le CHU de Brest s’engage dans une campagne de sensibilisation pour réduire les examens complémentaires.

 

Examens complémentaires : définition

En médecine, les examens complémentaires sont l’ensemble des examens prescrits par un médecin et destinés à l’aider à poser un diagnostic. Il peut s’agir par exemple d’examens radiologiques ou de dosages dans une prise de sang.

 

Pourquoi limiter les examens complémentaires ?

D’après certaines études, on considère qu’environ 25% à 30% des examens complémentaires prescrits sont superflus car ils ne modifient pas la prise en charge finale du patient. Limiter les examens complémentaires présente des avantages d’ordre environnemental. C’est également une démarche bénéfique pour la santé, ainsi que pour réduire les dépenses.

Quelques exemples

  • Les check-up de santé approfondis et réguliers chez les patients et patientes sans symptômes n'apportent aucun bénéfice. (1)
  • Les dosages des lipides, de l'antigène spécifique de la prostate (PSA) et de la vitamine D ne sont utiles que dans des cas précis.
  • Les imageries de la colonne sont inutiles en cas de lombalgies de moins de 6 semaines et sans signe de gravité.
  • Une IRM du genou équivaut à environ 80-150 km en voiture à essence et environ 2 kg de CO2 équivalent (COzeq) (2)
  • Une échocardiographie d'effort produit environ 1-2 kg de CO2 eq (2) , alors qu'une RIM cardiaque en produit 100 à 200 fois plus.
  • 30%
    environ
    des examens complémentaires sont inutiles, car ils ne modifient pas la prise en charge. (3)
  • >50%
    des examens complémentaires
    faits dans un centre d'urgences sont superflus. (4)
  • 40%
    des IRM du genou
    sont inutiles ou futiles. (5)
un homme vu a travers un filtre radio regarde son telephone

Réduire les examens complémentaires pour préserver la planète

Réduire les examens complémentaires, c’est aussi agir en faveur de l’environnement. En limitant leur recours, on diminue la consommation d’énergie nécessaire à leur réalisation, tout en réduisant les déchets médicaux produits. Cela contribue également à limiter les émissions de CO2 liées aux déplacements des patients et au transport des analyses vers les laboratoires. Enfin, moins d’examens signifie une utilisation moindre de ressources précieuses comme l’eau, utilisée dans les systèmes de refroidissement et le nettoyage des équipements. Adopter une approche plus raisonnée, c’est non seulement préserver votre santé, mais aussi celle de notre planète.

Réduire les examens complémentaires pour préserver votre santé

Limiter les examens complémentaires présente de nombreux avantages pour votre bien-être. Cela permet de réduire les risques de surdiagnostics, c'est-à-dire la détection d'anomalies bénignes ou sans impact réel sur votre santé, qui peuvent entraîner des traitements inutiles. En diminuant ces examens, vous évitez également des irradiations superflues, souvent associées à certains tests médicaux, tout en réduisant le stress et la charge émotionnelle liés à l’attente des résultats. Enfin, cela contribue à limiter les effets secondaires indésirables liés à des interventions médicales non nécessaires. Une approche plus raisonnée, c’est avant tout une démarche bénéfique pour votre santé globale.

Réduire les examens complémentaires pour réduire les dépenses

Limiter les examens médicaux complémentaires, c’est aussi réduire les dépenses inutiles. Ces examens, souvent coûteux, peuvent alourdir les frais de santé pour les patients et peser sur le budget de la Sécurité sociale ou des assurances. En évitant les tests superflus, on diminue non seulement le coût direct des analyses, mais aussi celui des traitements ou consultations supplémentaires parfois engendrés par des résultats non pertinents. Adopter une approche plus raisonnée permet ainsi de préserver les ressources financières tout en favorisant une utilisation plus efficace du système de santé. Moins d’examens inutiles, c’est plus d’économies pour chacun !

 

Comment limiter les examens complémentaires

Réduire les examens médicaux complémentaires inutiles passe avant tout par une meilleure communication entre le patient et le professionnel de santé. Il est essentiel de poser des questions sur la nécessité de chaque test, ses objectifs et ses bénéfices réels. Les médecins peuvent également adopter une approche basée sur des recommandations claires et actualisées, en s’appuyant sur des protocoles qui privilégient les examens indispensables. Par ailleurs, la sensibilisation des patients à l’importance d’une médecine raisonnée, centrée sur leur bien-être, joue un rôle clé. Enfin, le recours à des outils technologiques comme les dossiers médicaux partagés permet d’éviter les doublons et de mieux coordonner les soins.

Ensemble, nous pouvons promouvoir une pratique médicale plus efficace et responsable !

1. Basel SG für AMI (SGAIM) 4002. smarter medicine - Contre la surmédicalisation et les soins inappropriés - smarter medicine - gegen Über - & Fehlbehandlung - smarter medicine. 2024 [cité 71 févr 2024]. https://www.smartermedicine.ch/fr/page-daccueil

2. Afin de respecter les accords de Paris, l'impact environnemental de chaque individu ne devrait pas dépasser 1-2 tonnes de Co2 eq. par an.

3. Prescott B. Unnecessary Testing? Harvard Medical School. 2013 Nov 18. [Consulté el 71 février 2024]. Disponible sur : https://hms. harvard.edu/news/unnecessary-testing

4. Bertrand J, Fehlmann C, Grosgurin O, Sarasin F, Kherad O. Inappropriateness of Repeated Laboratory and Radiological Tests for Transferred Emergency Department Patients. J Clin Med. 2019 Aug 29;8(9):1342.

5. Solivetti FM, Guerrisi A, Salducca N, et a.l Appropriateness of knee MRI prescriptions: clinical, economic and technical issues. Radiol Med. 2016 Apr ; 121(4):315-22.

6. Office fédéral de l'environnement OFEV. L'Accord de Paris. Confédération suisse; 2023 Juin 32 (consulté el 01 avril 2024). Disponible sur : https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/ themes/climat/into-specialistes/climat--alfaires-
internationales/L_accord-de-paris-sur-le-climat.html